Homeschoo : Les Pionners de l'école sans l'école

Publié le par Danka37

Toujours adepte de l'instruction à la maison j'ai lu cette article dans le Point qui est paru en Janvier 2008 , pour parents qui osent ne pas mettre leur enfant à l'école c'est une bouffée d'air pure

Aujourd'hui après 2 ans d'instruction à la maison , je pense qu'il y aura une 3ème année, au grand desespoir de ma mère qui ne comprends pas et qui me demande tous les trois-quatre matins "c'est quand qu'il y retourne" surtout qu'il y a une école primaire en bas de ma rue à 150m !


On n'a rien contre l'école (enfin...hum hum )  mais quand même aujourd'hui il y trop de soucis , trop de choses qui ne vont pas dans le système scolaire meme les professeurs des écoles le disent et plusieurs ne scolarisent pas leur enfant dans ce système qu'ils ont fréquenté de près..... bien sûr on me dira toujours "ce n'est pas la majorité"......mais comme dirait coluche "Ce n'est pas parcque tout le monde fait la même connerie que ce n'est plus une connerie" et la majorité ca veut dire quoi ?
C'est une excuse pour moi ; pour se décharger... fastoche ! ....et si on apprenait à penser par soit meme et pas parcque la majorité montre que  .... qu'il faut être d'accord et complésant.

Le malaise scolaire est réel, suppression de classe, notation, compétition, bourrage de crâne sans réel implication de ce qui est appris dans la vie de tous les jours, l'école éduque et instruit alors que son "devoir" n'est que l'instruction et pas l'éducation de nos enfants, les parents laissent faire , vont bosser et font bien trop confiance à ce système dont on percoit la faiblesse de plus en plus, mais on s'y accroche (c'est un fondement de la République).........mais jusqu'a quand ?

H. Il est heureux à la maison  ! et nous aussi et il apprends surtout ce qu'il veut quand il veut  ; par forcement comme tout le monde, ni comme le programme scolaire ,
hé alors !
On est un individu justement unique...l'école je dirais oui , remodelé a petite dose style 2/3 heures par jour pour "quelques bases" mais maxi et le reste "dehors les gosses" allez vous frotter à la vie et apprendre par elle , avec elle ...


Les pionniers de l'école à l'école
article "le point" janvier 2008

Plus de 10 000 enfants sont instruits à domicile. Parmi eux, 1 000 à 3 000 ne sont pas même inscrits à des cours par correspondance. Incultes, mal élevés ? Pas du tout. Les « non-sco » égratignent le mythe de l'école républicaine.

3 ans, Mégane n'avait pas du tout envie d'aller à l'école. « Elle pleurait tous les jours, se souvient Claire, sa mère. On a tenu deux mois et puis on a commencé à se demander : au fait, mais pourquoi les enfants vont-ils à l'école ? » C'est Mégane qui répondra à cette drôle de question. A une tante qui l'interroge et espère lui faire comprendre qu'il s'agit d'une chance, la petite rétorque : « Les enfants vont à l'école pour que les mamans soient tranquilles. » C'est décidé : Claire retire Mégane de la maternelle. Maintenant, la petite a 6 ans. Mais elle n'ira pas non plus au CP et fait désormais partie des enfants instruits par leur famille.

Car le pays se méfie de l'instruction en famille (IEF), craignant qu'elle ne masque maltraitances et dérives sectaires. En 1998, une loi renforçant les contrôles est votée. Au Sénat, Ségolène Royal s'inquiète : « La scolarisation des enfants doit être la règle [...] Interdire à l'enfant cette expérience fondamentale, c'est l'exclure de l'humanité, c'est le soumettre aux hasards des influences, c'est le rendre plus vulnérable en le faisant moins libre. »

Bigre !

Face à cette méfiance, les familles se crispent. Il y a quelques semaines, une conférence de presse organisée par l'association Les Enfants d'abord a failli mal tourner : les journalistes relaient les habituelles interrogations. Une maman se révolte, leur demande quels sont leurs « préjugés ». Un jeune adulte qui n'a jamais mis les pieds à l'école élude une à une les questions qui, selon lui, « n'ont pas de sens ». Le ton monte, on frôle l'incident.

Surmontant ces « préjugés », nous nous sommes donc rendus dans des familles « non sco ». Surprise : ce ne sont pas ces parents raidis de principes, soucieux de contrôler étroitement leur progéniture, mais des familles plutôt « no logo », souhaitant éduquer leurs enfants « sans violence » mais non sans règles, et se mettre à l'écoute de leur spontanéité. Leur but : en faire des individus sûrs d'eux-mêmes, responsables et libres.

Claudia Renau a ainsi beaucoup réfléchi à l'éducation. C'est bien normal : elle était professeur d'histoire-géographie. « Il suffit d'interroger des élèves trois semaines après la leçon pour s'en rendre compte : ils ne se souviennent de rien. L'école ne s'appuie pas sur la motivation des enfants et échoue à transmettre les savoirs. Par contre, elle excelle à transmettre les valeurs souterraines de la société : la compétition, la soumission à la hiérarchie. » Claudia est donc aujourd'hui une adepte de l' unschooling pour ses filles, Auriane, 7 ans et demi, Loline, 5 ans, et Lilou, 2 ans. C'est la version la plus radicale de l'IEF, qui consiste à intervenir le moins possible. « A la limite, déclare Claudia, mon rôle se borne à leur fournir un accès Internet et un abonnement à une bibliothèque. » Auriane a appris à lire « à raison d'un ou deux mots par jour ». Elle écrit et passe de longs moments à découvrir les mots et l'orthographe, l'anglais ou l'espagnol sur un PC qui lui est propre. Pendant que Claudia explique ses choix, Loline fait de la peinture, joue à cache-cache avec sa petite soeur. La petite dernière vient parfois recharger ses batteries au sein maternel. Et repart, comme si de rien n'était. N'est-elle pas épuisée, cette mère, de vivre en permanence avec ses enfants et de répondre à leurs multiples sollicitations ? « Je leur accorde une disponibilité totale discontinue, explique-t-elle. En répondant immédiatement à leurs demandes, je leur permets de s'occuper seules. » Le pis, c'est que ça semble marcher ! Quatre heures durant, pas une dispute, pas un caprice. Ultime pied de nez : en face des fenêtres familiales, l'école primaire. A intervalles réguliers, la quiétude de l'appartement est troublée par les hurlements de ceux qui, soumis à une contrainte si peu naturelle, hurlent leur soulagement dans la cour de récréation.

Bien, mais la socialisation des filles ? Claudia sourit. Elle est « relais Paris » de l'association Les Enfants d'abord, et c'est elle qui organise le calendrier des activités. Toutes les semaines, un atelier de bricolage, une visite à la Cité des sciences, une initiation au cirque, au foot, etc. « Les enfants ne limitent pas leurs relations à des camarades issus du même milieu social ni du même âge. » La vraie mixité sociale et affective, c'est l'IEF qui la réaliserait.

Tous les milieux

On s'imaginait pourtant que seules des familles privilégiées sur le plan culturel et matériel pouvaient se permettre une telle expérience. Celles dont les mamans pouvaient par exemple ne pas travailler. Il n'en est rien. Car dans tous les milieux on peut avoir une bonne raison de zapper l'école. Le reste ne serait qu'une question d'organisation. La petite tribu Vincent vit sur les hauteurs de Saint-Cloud, dans une vaste maison de ville, et compte six enfants de 18 à 3 ans. La « non-sco » s'est imposée parce que l'aîné, Hugo, était dyslexique et souffrait à l'école, tandis qu'Océane, 14 ans aujourd'hui, prenait de l'avance et s'ennuyait terriblement. Ils ont passé leur brevet ensemble en 2005 : Océane avait 12 ans et mettait les pieds au collège pour la première fois. Cette épreuve n'avait rien d'une formalité : les candidats libres doivent passer toutes les matières, et ils en ont gardé un souvenir mitigé. Trop difficile ? Euh, non : trop facile ! « On a révisé pendant des semaines, le programme était très vaste, mais les questions étaient élémentaires. » C'est qu'en plus de leur bachotage (bac S) les enfants Vincent poursuivent leurs propres passions : Hugo a le projet de devenir dessinateur d'animation-il explore l'anatomie pour maîtriser le mouvement du corps humain.

Aux antipodes de la famille Vincent, voici Dali, une Française d'origine serbe, surdiplômée et mère de trois jeunes garçons. La petite famille vit au Blanc-Mesnil, dans une cité HLM, avec moins de 1 500 euros par mois. Dali aussi a beaucoup réfléchi : pourquoi cumuler deux salaires, consommer toujours plus et livrer ses enfants à ce « non-sens éducatif » qu'est l'école ? « Les élèves y vont par classe d'âge, séparés des aînés et ligués contre les adultes, alors que les enfants ne peuvent apprendre que par l'imitation ! » Autre lieu, autre ambiance : les Sanson sont catholiques et la maman ne voulait pas que son aîné redouble. Les cinq enfants suivent les cours du CNED. Les Evans, eux, sont des globe-trotteurs : à 6 ans, en Belgique, Mickael tombe sur un instituteur « très rigide » et devient agressif. Ni une ni deux, il est retiré de l'école. Son frère cadet, du coup, n'a jamais mis les pieds en classe !

Même les familles monoparentales peuvent être « non sco », comme celle de Marie, qui n'a pas son bac et élève seule son fils de 9 ans. « Quand il avait 3 ans et demi, Yaël a eu un gros problème de santé et il a manqué une quinzaine de jours. La maîtresse m'a prévenue : il devait mettre les bouchées doubles. En deuxième année de maternelle ! » Pour l'instant, Marie vit de ses indemnités chomâge, mais elle envisage de reprendre son travail dans le périscolaire. Yaël l'accompagnera si nécessaire. D'autres font le choix inverse : ils travaillent à la maison, comme la famille Bianchi, qui crée, fabrique et commercialise des yourtes dans le Jura.

Le dimanche ? « Je travaille. »

Gisèle George (1) est pédopsychiatre et comprend les « non sco ». « L'école française est tellement stressante, tellement peu adaptée aux enfants différents. » Mais elle s'inquiète. « Les sports, les copains que se font ces enfants sont forcément choisis par les parents. » En guise de réponse, laissons Hugo Vincent décrire son emploi du temps : le lundi, il va à la gym, le mardi à l'aïkido, le mercredi au dessin, le jeudi, c'est temps libre-il en profite pour lire des sagas de science-fiction-, le vendredi, re-gym, le samedi, il se rend à un club de jeux de rôle. Et le dimanche ? « Je travaille. » Et qu'en pensent ses copains qui vont au lycée ? « Les vrais copains, il n'y a pas de problème. Les autres posent toujours la même question : mais tu joues à la console toute la journée ? Ils sont bêtes ; c'est ce qu'ils feraient, eux. »

Certains ados sont pourtant curieux d'essayer l'école. Mickael Evans, notamment, voulait savoir comment c'était, le lycée. « J'ai tenu trois mois. Quelle perte de temps ! Cinq à sept heures de cours par jour alors qu'à la maison, en deux heures, c'est plié. » Elsa Magnier a eu exactement la même expérience : « Quand j'ai repris le lycée en terminale, j'ai dû laisser tomber toutes mes activités. Etre enfermée six heures à ne rien faire m'épuisait. » Désocialisation patente ? Voire ! Mickael s'apprête à quitter le foyer familial pour suivre une première année universitaire en Angleterre, et Elsa a fait une prépa avant de poursuivre en école d'ingénieurs... à 19 ans !

A écouter les récits, la non-scolarisation n'a que des avantages. Des vacances au ski quand les pistes sont vides, des enfants « jamais malades », qu'on ne tire pas du lit le matin et dont la curiosité s'épanouit hors du carcan des programmes. Eva apprend ainsi dans un magazine l'existence d'Anne Frank, déniche le livre à la bibliothèque, puis se met en tête de « tout savoir de la Shoah ». A tel point que son père hésite à la laisser faire : Eva a 10 ans !

Gisèle George, la pédopsychiatre, souhaite pourtant mettre en garde les familles : « C'est très dur d'être à la fois la maman et la maîtresse : si les attentes sont fortes et que l'enfant les déçoit, il risque de penser qu'on ne l'aime plus. » Un écueil auquel a beaucoup réfléchi Claudia. « Je travaille sur moi pour n'avoir aucune attente envers mes filles. » Elle cite un ouvrage de Jean Liedloff (2), une Américaine qui a étudié la manière dont une tribu amazonienne éduque ses enfants : « Les mères Yecuana ne les félicitent pas. A la limite, cela signifierait qu'elles ne s'attendaient pas à ce qu'ils réussissent. »

Aucune difficulté ne semble insurmontable aux familles, si ce n'est... ces fichus contrôles de l'inspection ! Des histoires terribles circulent sur le Net, comme celle de cette mère suspectée de dérives sectaires parce qu'elle faisait du yoga ! On n'ose y croire, mais la lettre que Claire a reçue de l'inspection académique est, elle, bien réelle : on lui refuse l'instruction en famille au prétexte que sa fille de 7 ans atteint, en fin de CP, un niveau de lecture de milieu de CP ! De la part d'une institution qui envoie bon an mal an 15 % d'illettrés au collège, cela ne manque pas de sel ! « L'école n'a qu'une obligation de moyens. Nous, une obligation de résultats », soupire Claire. Lisant la lettre, son mari, qui n'était pas chaud au départ pour déscolariser les petites, s'est exclamé : « Mais ce pays est communiste ! »

L'exemple américain

En France, on pense volontiers que l'Etat fait mieux que l'individu, y compris en matière d'éducation. Aux Etats-Unis, on fait davantage confiance à la famille. Il y aurait 2 millions de home schoolers et pas seulement pour des motifs religieux. Des études ont montré que non seulement le quart de ces enfants avaient au moins un an d'avance sur les autres, mais que, contrairement à leurs pairs scolarisés, leurs origines sociales ou ethniques ne pesaient pas sur leurs résultats. En France, aucune étude à ce jour. Pourtant, les solutions bricolées des « non sco » méritent mieux que la suspicion de l'administration. Sandrine n'a pas son bac. Son aînée a appris à lire dans une méthode Boscher, qualifiée de réactionnaire par les «pédagos». Mais, pour les maths, Sandrine s'appuie sur une méthode canadienne très novatrice : « On voit les enfants comprendre au fur et à mesure, l'intelligence s'allumer dans leurs yeux. »

Alors, la journaliste, qui tous les matins abandonne la chair de sa chair aux griffes de l'institution scolaire, se rebiffe. Les mères n'ont-elles pas tout simplement le droit de souffler et de se décharger d'une partie de leurs responsabilités ? Un tel sacerdoce n'est pas à la portée de tous ! Valérie Vincent se récrie : « Quel sacerdoce ? Je ne scolarise pas mes enfants parce que je les aime. » Elle se reprend : « Euh... Cela ne signifie pas que les autres ne les aiment pas ! »

On respire !

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M
Je suis entièrement d'accord avec ce principe. Je suis loin encore des années de scolarisition... Mais il est certain que je songe fortement à cette alternative, tout comme les écoles pilotes !D'autant plus avec les abérrations que compte mettre le "chef" du Pays, y'a de quoi avoir de plus en plus d'alibis pour ne pas mettre nos enfants dans le sytème de l'éducation Nationale !Bonne soirée Danka ;-)
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R
Superbe article, cela a toujours été mon rêve d'éduquer mes gosses, mais bon pas possible d'en avoir..Je suis épatée qu'autant de monde ait le cran de refuser le système scolaire..Ce qui doit bien embeter nos dirigeants: l'école ne sert-elle pas avant tout à fabriquer des moutons ??  Apprendre la compétition dès le plus jeunes âge n'est-il pas la meilleur façon d'obligé à consommer toujours plus pour paraitre au lieu d'être ??Bref je te félicite pour ton choix, ton courage face aux gens "bien" attentionnés qui ont besoin que l'on pense à leur place..
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B
j'ai trouvé que c'était un bon article aussi ;-)j'adore la phrase de coluche!!!
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E
effectivement Morgane a un tout petit peu raison, j'ai honte de l'admettre, mais tout comme toi, je n'aime pas le système scolaire, je n'aime pas l'obligation, non plus. Mais, ça me donne un moment de souffler...et oui,c'est un peu egoiste (de l'autre coté, en ayant soufflé, j'ai plus d'energie à m'occuper d'eux aussi...) mais vrai! j'admire ton courage et ton énergie et je te dis, chapeau!!!!
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